L’agoraphobie peut être source de beaucoup de souffrance.
C’est la raison pour laquelle j’ai rédigé cet article très complet qui vous aidera à mieux comprendre ce problème.
Mais je vous fournirai aussi (et surtout!) des stratégies efficaces pour vous aider à vous en libérer progressivement.
Alors prenez le temps de lire jusqu’au bout!
Voici donc mon mini-guide pour vous aider à comprendre et à traiter l’agoraphobie.
Pour débuter, voici une mise en situation qui vous rappellera peut-être certains souvenirs.
C’est l’histoire d’une jeune femme de 30 ans en Australie:
Je me souviens dans les moindres détails ma première attaque de panique.
Je me suis toujours considérée comme une personne anxieuse, mais cette attaque ne ressemblait à rien de ce que j’avais vécu auparavant.
C’était il y a six ans, à un match de football entre St-Kilda et Pies.
Je n’avais jamais apprécié rester prise au milieu d’une foule, mais cette fois, l’inconfort est devenu trop grand.
J’ai commencé à ressentir une douleur dans la poitrine et mon souffle s’est bloqué dans ma gorge.
J’ai cru que j’avais une crise cardiaque ou un choc nerveux.
J’avais l’impression de respirer pour la dernière fois et que je ne reverrais plus jamais ma fille!
J’ai commencé à beaucoup transpirer et à ressentir des tremblements partout dans mon corps.
Même si mon cœur battait la chamade, j’ai réussi à m’extraire de la foule.
Par chance, j’ai vu une ambulance non loin de là et j’ai pu me faire transporter d’urgence à l’hôpital.
Sur place, ils m’ont fait de nombreux tests, tout ça pour me dire que je n’avais rien, que j’avais juste imaginé tout ça…
Quoi? Le fruit de mon imagination?
Pourtant, je savais que les souffrances que j’avais vécues étaient bien réelles.
Ils m’ont dit que j’avais eu une crise d’angoisse.
J’étais si contente que cela soit terminé! Je n’ai pas posé plus de question et je suis partie.
Mais j’ignorais qu’après cet incident, mais vie allait changer…
J’ai commencé à éviter tous les endroits où je pouvais devenir anxieuse et avoir une nouvelle crise de panique.
Je ne voulais pas me retrouver dans des lieux remplis de gens.
Je voulais éviter les endroits où je n’aurais pu obtenir de l’aide si j’avais une nouvelle crise d’angoisse.
Mais j’ai eu d’autres crises et, après chacune d’elles, ma peur d’en avoir encore augmentait.
J’ai cessé d’aller au centre d’achat, d’assister aux matchs de football, aux pièces de théâtre et j’ai fini par éviter tous les endroits publics.
Je travaillais depuis les 10 dernières années et j’ai quitté mon emploi...1
Cette tragique histoire illustre la manière dont se développe souvent le trouble panique, que je vais vous aider à comprendre.
Voici d'abord le rôle important que jouent la peur et l’anxiété, et leurs différences
Tout le monde a déjà vécu de l’anxiété.
Le fait de se sentir anxieux dans certaines situations est propre à chacun de nous.
Par exemple, il est normal que vous ressentiez de l’anxiété avant la date d’un événement important, comme un mariage ou un voyage.
Cependant, pour certaines personnes, cette anxiété prend une tournure particulière.
Elles commencent par en vivre de manière plus prononcée, tellement que cette anxiété finit par interférer négativement avec leurs activités quotidiennes.
C’est à ce moment que l’on commence à parler d’un problème d’anxiété.
En psychologie, les problèmes qui sont reliées à l’anxiété sont appelés globalement des «troubles anxieux».2
Pour bien comprendre l’agoraphobie et les autres troubles anxieux comme le trouble d'anxiété généralisée, il est donc important que j’aborde d’abord le rôle que joue l’anxiété dans tout ça, et sa différence avec le stress.
Si ce sujet vous intéresse, une section de mon site aborde tous les articles que j'ai écrits qui touchent au sujet de l'anxiété.
Lorsque vous vous inquiétez à propos d’un projet important que vous avez à terminer au travail le lundi suivant, vous vivez de l’anxiété.
Ainsi, l’anxiété se manifeste lorsque nous anticipons des événements qui auront lieu dans l’avenir.
À la différence, le stress se manifeste à travers les événements que nous vivons au présent.2
Voici les deux caractéristiques importantes de l’anxiété à retenir:
- Le sentiment d’anxiété: tout ce qui est associé à l’anxiété lorsque nous l’éprouvons, notamment à travers nos pensées et de nos émotions;
- Les symptômes physiques, qui impliquent l’augmentation du rythme cardiaque, la transpiration, les tremblements, la nausée et la difficulté à respirer.
Et si vous y portez attention, vous constaterez que vous êtes probablement familiers avec ces deux caractéristiques.
Et maintenant que je vous ai présenté l’anxiété…
Qu’est-ce que l’agoraphobie? Un petit test en trois questions pour savoir si vous en souffrez
L’agoraphobie est un type de trouble anxieux à travers lequel une personne éprouve de la peur à se trouver dans différents endroits publics parce qu'elle craint de faire une crise de panique.
Cette phobie fait voir ces lieux publics comme étant dangereux, ce qui produit une anxiété souvent élevée qui peut mener jusqu’à la crise d’angoisse (`à cause de l'anticipation de la crise).
La peur de ces crises porte les personnes qui souffrent d’agoraphobie à éviter les contextes et les situations où elles pourraient se reproduire.
Les agoraphobes façonnent ainsi leur vie en fonction de ces peurs.
Dans les cas les plus sévères, certaines personnes ne sortent plus de chez elles.2
Si vous vivez de l’anxiété excessive et songez à consulter un(e) psychologue, répondez aux trois questions de ce petit «test»:
1. Est-ce que vous éprouvez de l’anxiété dans des situations ou des endroits que vous percevez comme dangereux et où vous n’avez pas de contrôle?
Ces endroits peuvent inclure les foules, les cinémas, les avions et d’autres endroits publics.
2. Est-ce que votre niveau d’anxiété augmente parce que vous avez peur de faire une crise de panique et de vous humilier si cela se produit devant des gens?
3. Préférez-vous éviter les endroits que vous ne considérez pas «sûrs» et privilégiez-vous de rester dans votre «zone de confort» où l’anxiété ne se manifeste pas de manière désagréable?
Si vous avez répondu «oui» à ces questions, il est possible que vous souffriez d’agoraphobie.
Si la peur affecte votre vie au point où vous ne voulez plus sortir de chez vous, je vous recommande fortement de consulter.
Les psychologues d’orientation cognitivo-comportementale sont particulièrement efficaces pour traiter ce problème.
Il existe aussi des stratégies à travers lesquelles vous pouvez aussi vous aider vous-même avec l’agoraphobie.
Je les présente plus loin dans cet article.
Quels sont les symptômes de l’agoraphobie?
Jusqu’à maintenant, j’ai fait référence plusieurs fois aux crises d’angoisse et aux attaques de panique, car elles jouent un rôle important dans le développement de l’agoraphobie.
Il est donc aussi utile de connaître les symptômes physiques de ces crises.
Les personnes agoraphobes peuvent vivre des crises d’angoisse quand elles ne se sentent pas en sécurité dans des lieux ou des situations qu’elles ne contrôlent pas.
Voici les éléments importants à connaître lorsque vous vivez une attaque de panique:
- Il existe un neurotransmetteur que vous connaissez sûrement, l’adrénaline (aussi appelée «épinéphrine») dans notre corps. Lorsqu’il est libéré quand nous avons peur, notre corps réagit comme celui de nos ancêtres devant un danger: nous sommes portés à « combattre » ou à « fuir » (en psychologie, on appelle cela la «réponse combat-fuite»).
- Quand vous avez une crise d’angoisse, de grandes quantités d’adrénaline sont relâchées. Votre corps réagit donc comme si vous étiez face à un danger important (même si ce n’est pas le cas).
- Vous ressentez brusquement les symptômes de cette réaction physiologique (la décharge d’adrénaline): le cœur bat rapidement et palpite, le souffle se fait plus court, de la transpiration et des tremblements se manifestent. La variété et l’intensité de ces symptômes varient d’une personne à l’autre. Mais une personne qui souffre d’agoraphobie pourra vivre différentes combinaisons de ces symptômes.
- Une crise d’angoisse atteint son intensité maximale rapidement (en 10 à 15 minutes), mais elle dure rarement plus que 30 minutes.2
(Pour aller plus loin, vous pouvez aussi lire mon article qui explique en détail le rôle du cerveau dans les crises de panique.)
Voici un exemple qui vous permettra de voir ces différents symptômes à l’œuvre:
Richard n’a jamais apprécié les foules, mais en tant que P.D.G. de sa propre compagnie, il a eu à parler devant des groupes de personnes à plusieurs reprises.
La première fois qu’il a dû s’adresser à tous ses employés en même temps, il était très anxieux.
Quand il s’est présenté devant le groupe, il a bien essayé de se rappeler le discours qu’il avait préparé pour l’occasion, mais les mots sont restés pris dans sa gorge…
Il a commencé à transpirer.
Il a tenté de formuler sa première phrase, mais elle est restée bloquée en lui.
Richard sentait comme si une grosse balle était prise au fond de sa gorge.
Il ne pouvait plus respirer.
Des vagues de nausées ont commencé à monter en lui.
C’est à ce moment qu’il a couru aux toilettes et a rendu le contenu de son estomac…
Depuis ce jour, Richard a toujours évité de parler devant des groupes de personnes parce qu’il craint de revivre cet enfer.
Pas très agréable tout ça…
Maintenant que je vous ai présenté le rôle important que jouent les crises de panique, voici un résumé des symptômes de l’agoraphobie (aussi appelée «trouble panique avec agoraphobie») tels que présentés par le DSM-5:
1. Une peur importante et irrationnelle de certains endroits, comme les transports publics, les lieux ouverts ou les foules.
Pour qu’une personne soit considérée agoraphobe, elle doit avoir ce genre de peur irrationnelle pour au moins deux types d’endroits différents.
2. Vivre une crise de panique (et/ou d’autres réactions fortes d’anxiété) lorsqu’on se trouve dans ces types d’endroits.
3. La personne qui souffre d’agoraphobie admet que sa peur n’est pas rationnelle, au sens où elle sait que les lieux qu’elle évite ne sont pas dangereux.
4. La personne commence à éviter les endroits où elle craint de vivre une crise de panique.
Cela nuit à sa vie et à ses activités quotidiennes normales, à son travail et à ses relations interpersonnelles.
5. Ces symptômes (point 1 à 4) doivent durer au moins six mois et aucune autre condition médicale ne doit pouvoir expliquer les crises de panique.
Pour résumer, voici comment pourrait décrire la vie d’une personne qui souffre d’agoraphobie:
Peu importe où je prévois me rendre, et peu importe ce que je compte faire, je suis toujours en train de penser à la manière dont l’anxiété peut m’affecter.
La peur contrôle vraiment ma vie. Je me sens étouffé(e).
J’ai besoin de me libérer de cette peur pour vivre de nouveau une vie normale.
Maintenant que vous en savez davantage sur les symptômes, je vais vous présenter les causes de l’agoraphobie, histoire de bien comprendre d’où elle vient.
Mais n’arrêtez pas votre lecture ici, car plus loin je vous présenterai aussi des stratégies efficaces pour vous aider à vous en libérer!
Quelles sont les causes de l’agoraphobie?
L’agoraphobie et les autres troubles anxieux se développent chez certaines personnes, plus précisément chez 2% à 4% de la population.
Il existe donc des facteurs spécifiques qui contribuent au développement de l’agoraphobie.
Le fait de connaître ces causes peut vous aider à prévenir et à diminuer le problème.
Dans son livre Dancing with Fear, Overcoming Anxiety in a World of Stress and Uncertainty, l’auteur Paul Foxman3 présente les trois facteurs principaux à la base des troubles anxieux comme l’agoraphobie:
1. Les bases biologiques
Vous avez peut-être constaté que certaines situations vous font vivre beaucoup d’anxiété, alors qu’elles n’en causent que peu ou pas du tout chez d’autres personnes.
Pour Julie, un examen se déroule comme une chanson.
Pour Marc, cependant, les examens ressemblent bien davantage à l’escalade du Mont Everest!
Pourquoi une telle différence?
C’est que certaines personnes sont biologiquement plus sensibles aux sollicitations extérieures (un son très fort et soudain ou un examen à venir, par exemple) et intérieures (leurs propres pensées, émotions et réactions).
Les personnes plus sensibles aux stimuli tendent à y réagir plus fortement.
Par exemple, je connaissais une personne qui pleurait en écoutant un dessin animé de 30 minutes et qui était effrayée devant les vieux films de James Bond, surtout ceux avec le personnage de « Requin »...
On peut dire qu’elle était plus sensible que la moyenne! 🙂
Le stress est aussi une sollicitation (stimulus) extérieure à nous-mêmes, et les personnes biologiquement plus sensibles réagissent plus fortement au stress.
Dans ce cas, un système limbique plus actif (la partie de notre cerveau qui gère les émotions) peut aussi contribuer à développer et à entretenir l’anxiété qui conduira plus facilement à l’agoraphobie.
2. Les agoraphobes: une personnalité particulière?
La personnalité constitue cette combinaison unique de traits qui font de nous qui nous sommes.
Dans son livre Dancing with Fear, Paul Foxman présente les traits de personnalité qui sont communs aux agoraphobes et aux personnes qui tendent à souffrir de troubles anxieux.3
Selon lui, les personnes anxieuses se sentent responsables de beaucoup de choses et cherchent à contrôler leur environnement.
Elles entretiennent de très hauts standards et sont en quête constante de perfection.
Elles aiment plaire aux autres, redoutent le rejet et elles sont prêtes à faire bien de sacrifices pour éviter les conflits.
Elles se préoccupent donc beaucoup de ce que pensent et ressentent les autres et elles tendent à oublier leurs propres limites en acceptant (et/ou en se donnant) plus de responsabilités qu’elles ne peuvent en assumer.
Tout cela, vous le devinerez, est source de stress…
Et puisque ces personnes sont plus sensibles et plus impliquées que la moyenne, elles détestent lorsque les choses tombent hors de leur contrôle et deviennent imprévisibles.
Et savez-vous quelle est l’immense ironie dans tout ça?
Même si les personnes anxieuses tendent à être très sensibles au stress, au lieu d’en réduire les sources dans leur vie, elles les augmentent souvent, particulièrement en recherchant la perfection!
En résumé, la personnalité des agoraphobes tend à avoir ces caractéristiques:
- Responsable et efficace;
- Perfectionniste;
- Veut plaire aux autres et recherche l’approbation;
- Craint le rejet et la critique;
- Est sensible aux opinions des autres et se laisse facilement influencer;
- Craint de perdre le contrôle;
- A de la difficulté à se reposer et à relaxer;
- A de la difficulté à gérer les émotions fortes;
- A souvent de la difficulté à s’affirmer.
Si vous vous reconnaissez dans la plupart de ces caractéristiques, vous risquez d’avoir des prédispositions personnelles aux troubles anxieux et à l’agoraphobie.
3. Les sources de stress de la vie courante
Les sources de stress au quotidien sont le troisième facteur qui détermine souvent quand une personne biologiquement sensible au stress (facteur 1) et prédisposée au niveau de sa personnalité (facteur 2) souffrira d’agoraphobie ou d’autres troubles anxieux.
Le stress déclenche l’anxiété.
C’est la raison pour laquelle, comme nous le verrons plus loin, les stratégies de gestion du stress sont très utiles pour contrôler l’anxiété.
Pour mieux identifier les sources de stress, vous pouvez reconnaître les deux éléments qui le composent:
- La situation qui est source de stress;
- Le sentiment de stress qui s’impose à la personne qui vit la situation stressante.
Les sources de stress sont extérieures à nous-mêmes.
En psychologie, l'échelle Holmes-Rahe offre une gradation (un pointage) de l’intensité moyenne de stress vécue à la suite de situations particulières.
Voici la liste des événements qui suscitent le plus haut niveau de stress selon cette échelle:
- Décès du conjoint (100)
- Divorce (73)
- Séparation (65)
- Séjour en prison (63)
- Décès d'un proche parent (63)
- Maladies ou blessures personnelles (53)
- Perte d'emploi (47)
Alors si une personne vit une séparation, une perte d’emploi et une maladie dans un laps de temps court, son niveau de stress risque d’être très élevé et elle aura plus de risques de souffrir de troubles anxieux par la suite.
Je vous recommande également de lire mon article qui présente des causes importantes des crises d'angoisse et des attaques de panique.
Les traitements et les solutions pour vaincre l’agoraphobie
Alors maintenant que vous connaissez beaucoup mieux l’agoraphobie, ses symptômes et ses causes, il est temps de passer aux solutions!
Évidemment, vous pouvez recourir à l’aide de professionnels pour vous aider.
Mais puisque ce n’est pas le type d’aide que je peux vous fournir à travers cet article, je vais plutôt me concentrer sur les stratégies que vous pouvez utiliser par vous-mêmes pour vous soulager de l’agoraphobie et de l'anxiété en général.
L’exposition à la peur pour en réduire l’intensité
La thérapie par exposition a fait ses preuves depuis longtemps auprès des personnes qui souffrent d’un grand nombre de phobies, dont l’agoraphobie.
Cette méthode consiste à vous exposer graduellement à ce qui suscite en vous la réaction de peur irrationnelle (la phobie).
En contrôlant l’exposition à ce qui fait augmenter en flèche votre niveau d’anxiété, le but est de s’exposer progressivement pour éviter les réactions trop intenses et désagréables.
Cette exposition progressive permet à votre corps (et à votre esprit) d’apprivoiser la source de la peur et, ainsi, de réduire les réactions négatives intenses qui y ont été associées.
L’exposition se pratique de manière répétée pour des périodes de temps qui augmentent doucement, jusqu’à ce que les symptômes de peur et d’anxiété diminuent et finissent par disparaître.
Avec l’aide d’un(e) psychologue, vous pouvez élaborer votre propre plan d’exposition.
Voici un exemple des paramètres d’un tel plan:
- Déterminez vos objectifs de traitement (préférablement après en avoir discuté avec votre psychologue).
- Divisez vos objectifs en étapes plus petites ou en cibles hebdomadaires.
- Pratiquez vos cibles préétablies de manière répétée chaque semaine. Par exemple, pour commencer, visiter un endroit public qui occasionne de l’anxiété modérée.
- Les objectifs doivent être accessibles et réalistes: vous devez vous exposer à des lieux qui suscitent suffisamment d’anxiété, mais pas trop pour éviter d’empirer le problème.
- Faites la liste de ce qui vous fait peur en relation à votre agoraphobie. Par exemple, si vous avez peur des foules, débutez avec la cible la plus facile à atteindre et augmentez graduellement.
Votre plan d’exposition contre l’agoraphobie peut ressembler à ceci:
- Aller dans un endroit où il y a une petite foule pendant 10 minutes (en étant accompagné);
- Aller dans un endroit où il y a une petite foule pendant 10 minutes (sans être accompagné);
- Aller dans un endroit où il y a une petite foule pendant 20 minutes (en étant accompagné);
- Aller dans un endroit où il y a une petite foule pendant 20 minutes (sans être accompagné);
- Aller dans un endroit où il y a une grande foule pendant 10 minutes (en étant accompagné);
- Aller dans un endroit où il y a une grande foule pendant 10 minutes (sans être accompagné);
- Et ainsi de suite, toujours progressivement.
Prévenir et diminuer les sources de stress et l’anxiété en général
Comme nous l’avons vu, le stress et l’anxiété se retrouvent en amont des troubles anxieux et de l’agoraphobie.
Il est donc très utile de vous concentrer d’abord à identifier vos prédispositions personnelles, vos sources de stress et d’appliquer des stratégies pour le faire diminuer et surtout prévenir le problème.
La prévention donne des résultats remarquables avec l’anxiété, particulièrement si vous sentez que vous y êtes plus sensible que la moyenne.
Croyez-moi, le simple fait de vous assurer le repos et les moments de détentes nécessaires peut avoir un impact très positif sur l’anxiété et l’agoraphobie.
Imaginez cette situation.
Le fait d’être dans une foule vous rend très anxieux.
Vos meilleurs amis prévoient assister à un grand concert en plein air, mais vous ne voulez pas y aller parce que la dernière fois que vous vous êtes retrouvé(e) dans une foule, vous avez eu une crise de panique.
Mais vos amis arrivent à vous convaincre et, malgré vos réserves, vous décidez d’y aller.
Que pouvez-vous faire pour diminuer l’anxiété, prévenir une nouvelle crise d’angoisse et éviter de vous enfoncer dans l’agoraphobie?
Vous pouvez appliquer les stratégies suivantes sur une base régulière pour vous aider à rester calme et reposé(e).
Le fait d’être dans un état d’esprit calme vous donnera plus de ressources lorsque vous ferez face à des situations plus stressantes, comme vous retrouver dans une foule.
1. Planifiez un jour de repos spécial
Chaque année, il existe des jours de congé « spéciaux » associés à des fêtes ou pour souligner des événements.
Cela souligne l’importance du repos dans nos vies, importance que nous tendons à sous-estimer et à oublier trop souvent…
Un jour de repos (réel) est une occasion de se libérer du stress.
Vous pouvez choisir certaines activités qui vous aideront à relaxer et vous outilleront pour faire face aux futurs moments où votre anxiété sera élevée.
Voici quelques suggestions de ce que vous pouvez faire pendant cette journée de repos spéciale:
- Donnez-vous d’abord peu de choses à faire. Si vous vous obligez à réaliser de nombreuses tâches alors que devez relaxer, vous risquez surtout d’augmenter votre niveau de stress! (ici, je m’adresse particulièrement aux perfectionnistes pour qui le fait de se reposer est vu comme étant « mauvais » car non productif…)
- Ralentissez délibérément le rythme: essayez de faire les choses plus lentement. Par exemple, prenez un bain chaud au lieu d’une douche rapide; faites votre déjeuner tranquillement et non dans la hâte comme vous le faites peut-être d’habitude.
- Pratiquez les stratégies de relaxation et de méditation que vous connaissez. Si vous n’en connaissez pas, voici un article pour aller plus loin.
- Essayez de passer certains moments, une heure par exemple, dans le silence complet.
- Faites une sieste au cours de la journée.
- Essayez de prendre conscience de ce que vous ressentez et de vous souvenir de ce sentiment de repos par la suite.
À chaque jour de repos spécial, vous détendrez votre corps de votre anxiété et vous découvrirez de nouvelles habitudes et de nouveaux ancrages à travers vos souvenirs pour vous aider à retourner par la suite plus facilement dans un état de repos et de relaxation.
Ces moments reposants constitueront aussi en quelque sorte des «réserves» pour les futurs événements stressants auxquels vous serez confronté(e).
Et si votre situation ne vous permet pas d’avoir des journées complètes libres assez souvent, déterminez au moins quelques heures par semaine à des moments spécifiques qui vous conviennent pour le faire.
2. Prévoyez du temps pour rattraper ce que vous n’avez pas terminé
Cette stratégie touche aussi à la prévention de l’anxiété.
Au niveau psychologique, il devient difficile d’éviter l’anxiété lorsque les responsabilités et les activités qui nous n’avons pas le temps de terminer s’accumulent.
Nous y pensons constamment, nous culpabilisons, et tout cela finit par nous rendre anxieux.
En plus d’apprendre à dire non pour éviter les surcharges, il peut être très utile de vous réserver périodiquement un moment pour rattraper ce que vous n’avez pas eu le temps de terminer.
Encore une fois, cela peut être une journée entière de temps en temps si vous le pouvez.
Sinon, vous pouvez réserver quelques heures à des moments propices dans la semaine.
À ce moment:
- Ne débutez aucun nouveau projet: ne rattrapez que ce que vous avez déjà commencé.
- Attaquez-vous en priorité à tout ce qu’il est important de terminer. Cela peut être l’occasion de laisser tomber certaines choses qui ne sont plus d’actualité ou qui ne sont pas assez importantes pour y consacrer du temps, considérant le reste de ce que vous avez à faire. Le fait de prioriser peut ainsi beaucoup vous aider.
3. Assurez-vous d’avoir assez de sommeil
Voici d'abord une illustration:
Je suis habituellement une personne placide.
Je peux côtoyer toutes sortes de personnes sans perdre mon calme, même quand je ne suis pas d’accord avec elles.
Je n’ai jamais particulièrement apprécié un collègue de travail mais, quand je le vois, je reste toujours calme et respectueux.
Récemment, mon horaire a changé et je me suis mis à faire du temps supplémentaire et à travailler plus de 50 heures par semaine.
Ce contexte est très stressant et j’ai souvent de la difficulté à bien dormir.
Depuis, ce temps, quand je vois ce fameux collègue avec lequel je n’ai que des désaccords, je ne suis plus capable de garder mon calme…
Le manque de sommeil peut susciter en nous des réactions et des sentiments bien inhabituels.
Et l’anxiété et l’agoraphobie n’y échappent pas!
Ainsi, une autre stratégie de prévention consiste à vous assurer d’obtenir suffisamment d’heures de sommeil à chaque jour.
Et pourquoi est-ce si important?
Pour une personne qui est biologiquement plus sensible au stress, le manque de sommeil occasionnera plus facilement de l’anxiété et des troubles panique (avec ou sans agoraphobie).
Les personnes anxieuses peuvent avoir de la difficulté à dormir car leur cerveau reste très actif.
Pour favoriser le sommeil, elles peuvent entre autres limiter leur exposition aux écrans (cellulaire, tablette, télévision, ordinateur…) et favoriser une atmosphère calme au moins 30 minutes avant d’aller se coucher.
4. Les techniques de relaxation
Il semble facile de se dire « relaxe, prends une pause et un peu de repos »…
Mais il n’est pas si aisé de décrocher et de relaxer.
Se reposer peut être un travail éreintant!
Quand notre esprit est engagé dans ses pensées et se projette dans l’avenir, il n’est pas si facile de l’en faire décrocher.
C’est à ce moment que des techniques de relaxation peuvent être utiles.
Herbert Benson a réalisé beaucoup de recherches sur la relaxation.4
Selon lui, pendant la relaxation, notre corps entre dans un état particulier.
Tout ralentit: le cœur, la pression sanguine, les ondes cérébrales, la respiration, l’ensemble du métabolisme.
Cet état est propre à contrer l’état négatif du stress et de l’anxiété reliés à l’agoraphobie.
Pour parvenir à cet état de relaxation, Herbert Benson propose deux étapes:
Étape 1:
Répétez un mot, une phrase ou une activité corporelle (comme une posture de yoga).
Synchronisez cette répétition avec votre respiration.
Par exemple, vous pouvez répéter quelque chose qui a un sens positif particulier pour vous, comme « je suis bien lorsque je suis calme ».
Étape 2:
Lorsque vous débuter cette répétition, il est normal que vous soyez distrait(e).
Ce n’est pas grave.
Lorsque vous constatez cette distraction, retournez simplement à la répétition de ce mot/phrase/activité corporelle.
Benson conseille de poursuivre ces deux étapes pendant 10 à 20 minutes.
Si vous pratiquez cette technique de relaxation simple chaque jour, l’anxiété aura beaucoup moins de prise sur vous.
Cet état de calme vous aidera lorsque vous ferez face à des situations qui occasionnent de l’anxiété et vous aidera à ne pas faire de crises d’angoisse.
Cet état sera donc particulièrement efficace pour vous préparer à appliquer la stratégie d’exposition pour vous libérer progressivement des peurs associées à votre agoraphobie.
Pour en finir avec l’agoraphobie
Dans cet article, j'ai partagé avec vous comment cette condition peut être une source de grande souffrance et les moyens de s'en libérer progressivement.
Le récit d'une jeune femme en Australie, qui a vécu sa première attaque de panique dans une foule, illustre parfaitement comment l'agoraphobie peut se développer à partir de ces expériences traumatisantes.
Ces crises d'angoisse, qui jouent un rôle clé dans l'agoraphobie, sont décrites pour vous aider à comprendre leurs symptômes physiques et leur impact sur la vie quotidienne.
Mon livre dédié au trouble panique approfondit cette compréhension en explorant les intrications entre le trouble panique et l'agoraphobie.
En vous plongeant dans cet ouvrage, vous découvrirez non seulement les symptômes et les défis liés au trouble panique, mais aussi des stratégies concrètes pour les surmonter.
Inspiré de la TCC et des techniques éprouvées en gestion de l'anxiété, mon livre est un compagnon essentiel pour quiconque cherche à reprendre le contrôle sur ses peurs et à retrouver un sens de liberté.
Si l'agoraphobie vous touche, directement ou indirectement, ce livre vous offrira des perspectives nouvelles et des approches pratiques pour faire face au trouble panique, un défi souvent rencontré sur le chemin de la guérison.
Je vous invite à explorer ce guide pour transformer votre compréhension et votre approche du trouble panique, un pas important vers une vie plus sereine et épanouie.
De la crise de panique à la tranquillité
Ebook de stratégies d'intervention rapide pour une guérison durable.
Mon site regorge aussi d’autres articles très riches qui vous aideront.
Je vous recommande d'ailleurs de lire mon article qui explique comment calmer une crise de panique en 5 étapes.
Mais il est difficile de traiter son agoraphobie sans aide individuelle.
Et puisque les psychologues se déplacent rarement à domicile, cela peut poser un problème particulier.
C'est la raison pour laquelle j'ai trouvé un service de consultation avec des psychologues certifiés en ligne (donc à distance, à partir de chez vous).
Cela peut être une solution efficace si vous souffrez d'agoraphobie.
Alors si vous aimeriez profiter de l'aide d'un(e) psychologue à distance, cette page de mon site vous permettra d'en tirer profit.
Rappelez-vous qu’en fournissant les efforts pour vous libérer de l’agoraphobie, vous pouvez vraiment améliorer les choses.
Vous pouvez empêcher l’anxiété de nuire à votre vie.
Si vous abordez ces problèmes de manière constructive, cela pourra devenir un véritable levier pour devenir plus fort(e) que vous ne l’avez jamais été!
En vous se trouve la clé pour vous libérer de la prison de vos peurs, alors je vous encourage à croire en votre capacité de réussir et à commencer dès maintenant à atteindre une vie exempte d’agoraphobie!
Et pour aller plus loin, voici d'autres articles complémentaires à ce sujet:
- Pourquoi avez-vous des crises de panique sans raison;
- Les symptômes et les solutions aux crises de panique nocturnes;
- Pourquoi les crises impliquent-elles souvent des pleurs.
En terminant, je vous invite à partager votre expérience personnelle, vos conseils et vos questions dans les commentaires ci-dessous.
Vous ferez ainsi profiter les autres de tout ce que vous pourriez ajouter et qui sera, sans aucun doute, d’une très grande aide!
Merci d’avance. 🙂
RÉFÉRENCES
1. https://www.openarms.gov.au/resources/case-studies/sue-conquers-panic-and-agoraphobia
2. Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, American Psychiatric Association (5e éd.), Arlington: American Psychiatric Publishing. 2013. p. 189-195.
3. Paul Foxman, Dancing with Fear - Overcoming Anxiety in a World of Stress and Uncertainty, Hunter House Inc., 1991.
4. Herbert Benson, M. D. et M. Z. Klipper, The Relaxation Response, Harper Collins, New York, 1992.
Lunatique dit
Wow, merci pour cet article. C’est tellement pertinent d’écrire un article sur cette problématique quand on sait que certaines personnes qui vivent de l’agoraphobie ont du mal à sortir de chez eux pour aller chercher de l’aide.
Bonne continuation,
Nicolas Sarrasin dit
Merci beaucoup de votre commentaire !
Nicole dit
Merci Nicolas d’avoir écrit cet article/résumé sur l’agoraphobie. Mon fils de 24 ans est agoraphobe “reconnu” depuis 3 ans et demi. Personnellement, je n’étais pas “armée” lorsque cela lui est arrivé et j’ai mis 2 ans à accepter la maladie. Il a perdu son emploi, fait plusieurs séjours (très onéreux) en établissement spécialisé et vu différents psychologues et psychiatres sans résultats pérennes ! Cet état psychologique est insidieux et l’entourage des personnes atteintes ne le comprend pas. Aujourd’hui, je suis très proche de mon fils mais je ne parvient pas à faire comprendre à ma famille qui a des mots très durs vis-à-vis de mon fils.
Merci encore Nicolas, cela m’a fait du bien de lire votre article, cela m’a réconfortée.
Nicolas Sarrasin dit
Bonjour Nicole,
Je vous remercie de votre commentaire et je suis désolé pour votre fils.
L’incompréhension d’un problème suscite souvent de la peur et du rejet, malheureusement. J’espère que mon article aidera beaucoup de gens à mieux comprendre l’agoraphobie et ainsi à respecter et supporter davantage celles et ceux qui en souffrent.
Je vous souhaite le meilleur !
Caroline dit
Bonjour,
Article intéressant, je pense que cela décrit assez bien le phénomène en effet. 🙂
Cependant, deux-trois petites choses qui m’ont fait tiquer:
– C’est dommage de prendre l’exemple de la foule pour représenter l’agoraphobie, c’est l’exemple le plus utilisé et pourtant le moins représentatif… C’est bien le sentiment de ne pas pouvoir être “secouru” dans une situation, de se sentir bloqué. La foule ce serait plus une histoire d’ochlophobie.
L’agoraphobie est assez similaire à la claustrophobie finalement, en un peu plus complexe. Donc c’est intéressant de parler de situations telles que: transport en commun, voiture, endroits clos (style cinéma), etc.
– En lisant votre commentaire Nicole, j’ai remarqué que vous utilisiez le terme “maladie” et je ne pense pas du tout que cela soit approprié non plus, ce n’est en aucun cas maladif, le corps s’exprime sur un mal être psychique, il est bon de l’écouter et de méditer, ce petit corps n’exprime jamais rien sans raison.
Ressentir ces maux à tel moment de sa vie n’est pas anodin et n’est pas représentatif du futur. Ce n’est pas non plus une fatalité et c’est pour cela qu’il est bon de ne pas se mettre dans une case en se disant “Je suis agoraphobe”: non, tu es, aujourd’hui, une personne qui souffre d’agoraphobie. C’est un recadrage important à avoir, à mon sens. 🙂
J’ai commencé à moi-même ressentir de l’agoraphobie il y a deux ans. Je ne suis plus sortie de mon appartement pendant 6 longs mois. Aujourd’hui, je suis diplômée, j’ai mon permis, un logement, un travail, et tout cela uniquement quand j’ai compris qu’il fallait prendre le temps d’écouter ce que mon corps me disait, je vous la donne MA Solution (avec un S majuscule): la méditation et le travail sur soi.
Et une fois qu’on a commencé à travailler sur soi, comme vous dites Nicolas: on s’expose. Petit à petit, à son rythme, mais on s’expose, on n’a rien sans rien.
J’ai remarqué que lorsqu’il est question de travailler sur soi, les gens sont vite découragés, mais vous découvrirez que c’est très agréable, finalement.
“Il n’existe aucune mauvaise expérience, seulement du feedback”: cette expérience que vous vivez, à travers les symptômes de l’agoraphobie, ne sont en aucun cas négatifs. Ils sont là pour vous rappeler de cultiver votre jardin intérieur. Alors, à vous, qui souffrez de ces symptômes, à vos râteaux!
Je termine en vous disant que si votre cerveau a réussi à vous mettre dans cette situation, c’est qu’il est très bien capable de vous en sortir, ce filou.
Merci Nicolas ! 😉
Nicolas Sarrasin dit
Bonjour Caroline,
Je vous remercie beaucoup de votre commentaire et du partage de votre expérience. Vous contribuez ainsi à encourager et à aider les gens qui souffrent d’agoraphobie.
À bientôt !
Sophiane dit
Bonjour Caroline et Nicolas, je vous ai lu tout les deux,
Il est vrai qu’en terme d’agoraphobie ce n’est pas la foule systématiquement le soucis. Pour ma part, c’est de ne pas pouvoir me sortir d’une situation s’il y a un problème, ma hantise est d’être à l’étranger moi qui était passionnée de voyage long courrier !
Je ne voyage plus du tout car j’ai peur d’avoir une crise d’angoisse en Malaisie ou à Cuba, etc., que personne ne puisse rien, que je n’aie pas la faculté de rentrer chez moi dans la seconde en étant à l’étranger si j’ai une angoisse et c’est cela qui me bloque. Je ne prends pas l’ascenseur car je ne peux sortir s’il se bloque, rien à voir avec la peur du vide ou que le câblage lâche comme le pensent souvent les psy.
En tout cas merci pour vos exemples où je me reconnais complètement, ça fait du bien d’être comprise…
Pour ma part, je pense commencer des exercices de confrontation graduée.
J’ai vu :
14 hypnothérapeutes différents (12 à 15 séances avec chacun à 120€ l’heure)
2 psy
1 relaxologue
1 magnétiseur
1 chamane australien
Bref ça fait 18 ans que ça dure, mais je trouverai le moyen de me retrouver.
Force à tous.
Mirena dit
@sophiane: Je comprends exactement ce que tu ressens avec les voyages et l’avion car j’ai la même pensée stupide que toi que si je fais une AP je ne pourrais pas rentrer immédiatement vu l’éloignement et ma peur ne passera pas. Mais nous savons que c’est faux, il va recadrer, opposer des pensées justes et rationnelles : ce n’est pas le voyage ni la distance qui créent l’angoisse mais l’idée qu’on s’en fait. Une crise d’angoisse c’est horrible, mais nous savons que ça ne dure qu’un temps… j’ai acheté le livre de Nicolas car pour moi le problème vient essentiellement de ses pensées intrusives et répétitives et s’il se passe ceci, si je fais une crise d’angoisse en vacances… ce qui à plusieurs reprises a gâche mes vacances car même sans faire de crises d’angoisse j’étais hyper angoissée et obsédée par ces pensées et donc malade tout le séjour. Essaie aussi d’agir là-dessus, c’est la seule solution. Ne plus avoir peur de ces pensées irrationnelles qui prennent trop d’importance dans nos vies.
Je suis d’accord aussi l’agoraphobie est plutôt une claustrophobie complexe. Je souffre de cela depuis l’age de 18 ans où je me suis sentie étouffée parmi les gens en plein milieu d’un amphithéâtre. J’ai dû en sortir en urgence avec cette peur de mort imminente. Malgré cela, je suis parvenue à aller au bout de mon doctorat. Je suis très à l’écoute de mes patients avec beaucoup d’empathie. Alors je veux donner un espoir: c’est possible d’aller mieux et d’avoir une belle vie. Mais il faut changer sa manière de voir les choses, les relations humaines (toujours chercher à être accepté, se lancer en affrontant ses craintes pour que la peur disparaisse car, de toute façon, même si on peine à y croire, il ne nous arrivera rien!!! Plein de courage a tous! Une vieille et 18 ans que je traîne ça, avec des hauts et des bas.
Ps: le terme “maladie” m’horripile
Caty dit
Bonjour, j’ai lu tous vos commentaires. Je suis moi même atteinte de ça. Depuis 6 mois je ne sors plus, anxieuse en sachant que je dois aller quelque part et ça se répercute beaucoup sur des grosses migraines, je n’arrive pas à faire le pas d’affronter la situation. Donc à vous lire ça a l’air tellement facile, mais pas possible pour moi. J’ai des gros projets et à cause de cette peur, ça paralyse tous mes projets. Je ne sais pas quoi faire, je vis avec ça sans l’accepter et sans issue…
Nicolas Sarrasin dit
Bonjour Caty,
L’agoraphobie peut se vivre selon différents degrés. Dans tous les cas, ce n’est jamais facile et ce n’est pas ce que j’impliquais dans mon article. Pour une personne qui souffre, il n’est jamais agréable de faire les premiers pas et d’affronter cette angoisse. Mon but est de donner de l’espoir et de montrer qu’il existe des solutions. Cela ne signifie pas qu’elles sont aisées à mettre en place, mais il est possible de faire quelque chose. Une personne agoraphobe n’est donc pas condamnée à en souffrir toute sa vie. Pour obtenir de l’aide, les psychologues d’orientation cognitive-comportementale sont particulièrement bien outillés pour vous aider. Cette page de mon site vous aidera à en trouver un(e) dans votre région: https://www.nicolassarrasin.com/trouver-aide-psychologique
Je vous souhaite le meilleur !
Sabine dit
Je souffre de plusieurs phobies depuis toute jeune et elles ne m’ont malheureusement pas quittée. La phobie de l’étouffement, incapable d’avaler un médicament de la taille d’un Smarties ou dès que je me retrouve autour d’une table pour manger et ou boire un coup. J’ai perdu beaucoup de bons moments…
Et les attaques de panique !!! Et j’ai énormément de tics nerveux qui m’empoisonnent la vie et me causent de nombreuses et fortes contractures musculaires. Non, vous n’êtes pas seuls. Oui, il y a pire que vous… J’aimerais tellement être calme et sereine mais j’avoue ne plus y croire.
J’aime vous lire et peut-être vais-je trouver des pistes supplémentaires aux miennes…
Nicolas Sarrasin dit
Bonjour Sabine,
Je vous remercie beaucoup pour votre partage et je suis très heureux que mon site et son contenu vous plaise.
Voici d’ailleurs plusieurs articles qui pourraient vous intéresser pour prolonger ce sujet:
– Sur les attaques de panique: https://www.nicolassarrasin.com/crise-angoisse-attaque-panique
Et deux articles qui abordent le sujet de l’anxiété, la mère de nombreux maux:
– https://www.nicolassarrasin.com/anxiete-symptomes-solutions-quand-on-est-anxieux
– https://www.nicolassarrasin.com/anxiete-generalisee
Je vous souhaite le meilleur.
Mylène dit
Bonjour,
Je viens de lire votre article je me suis reconnue dans tout ce que vous avez écrit, normal puisque je suis agoraphobe depuis 1 an… Une horreur, un enfer. Étant maman de 6 enfants, c’est un véritable calvaire.
Je les prive de tout, ça me fend le cœur. Plus de vacances à la mer, je n’assiste à plus à aucun spectacle d’école ou de danse, plus de kermesse ni les matchs de foot de mes loulous, bref, fini tout ce que j’aimais tant. Je suis en colère contre moi-même car personne ne m’empêche de faire tout ça, juste moi… et je sais que la “MOI” d’origine aurait été la première à aider en trouvant les bonnes paroles une personne souffrant d’anxiété et jamais je ne l’aurais laissée se couper de tout et je suis incapable de le faire pour moi!!
Je souhaite souvent qu’une personne de mon entourage me foute un coup de pied aux fesses en m’emmenant affronter mes peurs, juste aller dehors. Je donnerais n’importe quoi pour rentrer d’une longue balade, avoir les joues toutes froides et ressentir une agréable et vraie fatigue… pas celle que je ressens de ne rien faire juste trop penser, trop retourner le problème dans ma tête pour trouver des réponses, des solutions que j’ai déjà.
Je ne savais pas avant tout ça que j’avais cette force de me bloquer moi-même grrrrrrrrrrrr… Merci à vous en tout cas car votre article m’a redonné espoir. Je me dis que ma vie ne s’est peut-être pas arrêtée à 34 ans, le jour où j’ai laissé la peur gagner en m’enfermant chez moi totalement. Je pense que tout ça est dû à des soucis de santé qui ont commencé en septembre 2017. J’ai eu très peur de mourir et de laisser mes 6 amours sans leur maman et j’ai énormément pris sur moi tout le long. J’ai vécu des moments traumatisants pendant cette maladie. Septembre 2018, les premiers symptômes d’anxiété sont apparus de manière progressive jusqu’au jour où c’est devenu violent, effrayant à en avoir les jambes qui lâchent, et là dans ma tête j’étais sûre d’une chose, c’est que plus jamais je ne voulais ressentir cette peur. C’était le début de ma fin…
J’espère ne pas avoir été saoulante avec mon pavé et j’avais une question pensez vous qu’il est possible de s’en sortir sans consulter un psy? Car je n’ai pas trouvé de psy qui se déplace…
Encore merci et bon weekend.
Nicolas Sarrasin dit
Bonjour Mylène,
Je vous remercie beaucoup de votre commentaire. Sa longueur est d’autant plus appréciée que vous partagez ce que vous vivez de manière plus concrète et vous aidez d’autres personnes en le faisant.
Je suis heureux que mon article vous ai plu, et j’aimerais vous dire de ne pas vous décourager. Comme l’explique mon article, il existe des approches concrètes en psychothérapie cognitivo-comportementale qui fonctionnent vraiment. Cependant, il est difficile de sortir de ce genre de problème seul(e) et l’aide d’un(e) psychologue est très utile.
Puisque, comme vous le soulignez, les psychologues se déplacent rarement à domicile, vous pouvez tirer profit de la consultation en ligne, à distance, en restant à la maison. J’ai écrit un article complet qui explique comment tirer profit de cet type de consultation particulière.
Je vous souhaite le meilleur.
Christophe dit
Bonjour Nicolas.
Je souffre je pense d’agoraphobie qui se généralise et se transforme en phobie des embouteillages (dès que j’en vois un de loin je commence à paniquer) et de la chaleur.
J’ai beau me dire que tout cela ne rime à rien mais je n’arrive pas à m’en débarrasser.
J’ai consulté une psy pendant 2 ans pour qu’à la fin elle me parle de ses problèmes de camping-car.
Si vous avez des idées, des solutions pour m’aider à trouver la voie de la sérénité, je suis preneur.
Merci d’avance.
Bien à vous.
Christophe
Nicolas Sarrasin dit
Bonjour Christophe,
Je compatis avec ce que vous vivez. Tout d’abord, vous n’êtes pas le premier à me partager avoir eu une expérience peu concluante en psychothérapie et j’en suis désolé. Il faut savoir que les psychologues ne disposent pas toujours des outils efficaces pour traiter certains problèmes spécifiques. Le niveau de compétence et de volonté d’aider varie aussi d’une personne à l’autre. Vous êtes probablement mal tombé et je continue à recommander de consulter. Mais pas n’importe qui.
Pour le type de problème que vous décrivez, assurez-vous de consulter un(e) psychologue dont l’orientation est spécifiquement cognitivo-comportementale, ou TCC (et évitez les psy qui n’utiliseraient pas cette approche de manière principale).
Il faut aussi vous informer et poser beaucoup de questions avant de débuter la consultation. Par exemple, en plus de vous assurer de l’orientation psychothérapeutique TCC, vous pouvez demander au psy quelle est son expérience pour traiter spécifiquement le type de problème qui vous touche, les méthodes utilisés, les preuves scientifiques que ces méthodes fonctionnent pour ce qui vous touche, etc.
Et il ne faut pas hésiter à changer de psy si, après un certain temps, vous sentez que vous n’avancez pas. Une psychothérapie qui fonctionne implique aussi une base humaine et relationnelle importante, et on ne “connecte” pas également avec tout le monde.
Voici des articles pour vous aider à trouver plus d’informations et de ressources sur le sujet:
– https://www.nicolassarrasin.com/consultation-obtenir-aide
– https://www.nicolassarrasin.com/trouver-aide-psychologique
Enfin, bien qu’il soit conçu pour expliquer commet appliquer le traitement par exposition avec prévention de la réponse contre le trouble obsessionnel-compulsif (TOC), mon programme Web “Libérez-vous du TOC et des obsessions” pourrait vous aider en partie.
En effet, le traitement TCC qui fonctionnement le mieux avec plusieurs troubles anxieux se nomme l’exposition. Les phobies sont des troubles anxieux, de même que le TOC. Alors même si mon programme explique en détail comment concevoir et appliquer son propre traitement par exposition adapté aux différentes expressions du TOC, puisque ce dernier partage plusieurs points communs avec les phobies, il pourrait vous être utile, du moins en partie.
En terminant, les phobies et les autres troubles anxieux se traitent très bien lorsque les efforts sont appliqués en utilisant les bonnes méthodes. Avec un(e) psy compétent(e) et éventuellement mon programme Web, vous vous doterez d’excellents outils pour avancer dans la bonne direction.
Je vous invite aussi à lire sur le sujet du traitement cognitivo-comportemental par exposition pour les différentes phobies, il existe de très nombreuses ressources sur le sujet sur le Web et dans les livres.
Je vous souhaite le meilleur.
Vivi dit
Bonsoir,
Je suis moi-même agoraphobe depuis plus de 30 ans. Je panique à l’idée de sortir de chez moi et je suis restée 9 mois et enceinte de mon premier enfant. J’ai perdu un être cher et quelques mois après je suis devenue agoraphobe. Aujourd’hui j’ai 55 ans et je m’en suis sortie mais pas encore tout à fait, mais je sais que j’y arriverai.
Il faut juste arrêter d’avoir des mauvaises pensées, éviter de boire de la caféine, etc. et de commencer à affronter les choses dont on a peur de la plus petite à la plus grande, et surtout de le faire plusieurs fois car si tu abandonnes, tu repartiras au point de départ. Voilà. Moi je vais au magasin seule, à mes rendez-vous et en ville j’ai encore quelques peurs. Croyez-moi, vous allez vous en sortir.
Nathalie dit
Bonjour et bienvenue au club,
J’ai tout essayé et 30 ans que cela dure. Je finis par être la psy de mes psy. Ils disent quoi faire mais ne le font pas avec nous. J’aimerais savoir comment gérer une crise d’angoisse. Suis-je la seule à avoir les intestins qui déraillent? Je suis de nature constipée mais dès que je dois partir, je vais une dizaine de fois aux toilettes, donc est venue s’ajouter la peur de me faire caca dessus… Je vis un cauchemar…
Anne dit
Bonjour,
Je trouve vos articles d’une manière générale très pertinents. Je souffre d’agoraphobie légère car j’arrive à sortir de chez moi et à aller à 30 km mais aussi de trouble anxieux généralisé depuis mes 25 ans, mais j’en ai 48 ans.
J’ai vécu une enfance avec des traumatismes. A l’âge de 25 ans, j’ai fumé 2 tafs d’un joint (ce n’est rien pourtant) mais cela a déclenché une crise de panique avec la peur de mourir et le lendemain, j’étais en dépersonnalisation. J’ai encore le souvenir bien en tête, c’était horrible, puis les angoisses se sont installées petit à petit.
Peur de la 3ème guerre mondiale, ensuite, phobie d’impulsion et TOC (peur de tuer mon conjoint, peut d’être lesbienne…), ensuite peur d’avoir des maladies graves, puis légère agoraphobie mais que j’ai traitée avec la TCC pendant plusieurs mois en 2012.
Malgré cela, les angoisses étaient encore présentes. En janvier 2020, j’ai eu une crise d’angoisse suite à une surcharge de travail et en juin 2020, j’étais dans un parc et j’ai eu peur de ne plus être dans la réalité et ensuite j’ai eu une expérience traumatisante avec magnétiseur qui a amené une attaque de panique.
J’ai commencé à éviter pleins de situations, retour de l’agoraphobie et en plus j’ai toujours peur de déréaliser alors que je sais que je suis bien là. C’est le fameux “si” et la vérification… J’ai décidé de consulter une psy en EMDR et TCC. Je me pose la question si le traitement de mes traumatismes aura un impact sur ma guérison… Dans tous les cas, je sais combien ce n’est pas facile de s’exposer car je le fais tous les jours pour ne pas rester enfermée chez moi !
Nicolas Sarrasin dit
Bonjour Anne,
Je vous remercie d’avoir partagé votre témoignage et je compatis avec votre situation. Le fait de vous concentrer sur la thérapie et de continuer à vous exposer sont en effet les démarches les plus constructives à réaliser pour regagner et maintenir votre qualité de vie face aux troubles anxieux.
Thierry dit
Bonjour,
Merci pour votre synthèse et votre aide pour celles et ceux qui vivent l’enfer de cette agoraphobie.
Malheureusement, je suis dedans également. Pour mon cas, c’est d’être entouré de “foule” ou de personnes en grand nombre qui m’approchent et entrent dans mon espace vital. C’est aujourd’hui pratiquement impossible d’aller juste à un concert ou même un feu d’artifices dès l’instant ou je suis entouré d’inconnus. C’est pour moi comme si j’étais la proie traquée dans une chasse à courre.
À noter qu’après une crise même d’une durée limitée, il est très difficile de récupérer: tête en vrac, fatigue intense, étourdissements, et il faut du temps pour revenir “à la normale”, si je puis dire.
Vous avez totalement raison, les agoraphobes ont bien du mal à passer la porte de chez eux. Dans mon cas, c’est l’enfer dès que je me trouve trop entouré.
Merci pour vos conseils et il me reste à suivre votre stratégie pour tenter de m’en sortir.
Nicolas Sarrasin dit
Merci beaucoup d’avoir partagé votre témoignage Thierry.
Je vous souhaite le meilleur.
Yvan G dit
A la fois je me sens moins seul et en même temps je me dis que c’est un problème beaucoup trop méconnu… 20 ans avec des hauts et des très bas, la TCC et les expositions me donnent un objectif et me donnent espoir mais l’entourage est un sérieux problème dans nos vies et nos problèmes.
Personnellement c’est 2-3 crises d’angoisses (jeune) où je me suis senti coupable qui m’ont fait basculer. Aujourd’hui, je suis papa d’un enfant de 3 ans et demi qui commence à voir que son papa est… différent… Je donnerais tout pour m’en sortir et jusqu’à la fin j’essaierai d’être “libre” et en attendant je suis vu comme quelqu’un de très à l’aise parfois (quand je suis dans ma zone de confort de 10 km) et totalement bloqué en dehors…
Votre article est très complet. Dommage que l’exemple soit sur la foule car les gens qui ne connaissent pas cette maladie font ce raccourci aussi (agora = foule) donc le reste pour eux c’est un autre problème, même chez certains professionnels de la santé mentale.
Bon courage a tous ! Show must go on
Nicolas Sarrasin dit
Bonjour Yvan,
Je vous remercie d’avoir partagé votre témoignage.
Je vous souhaite le meilleur.